Sulli s'installa rapidement à son bureau. Comme toujours avant de se coucher, elle écrivait dans un petit logiciel de journal intime sur son ordinateur. Il paraissait que ça aidait de se confier à quelqu'un, ou quelque chose dans ce cas-ci. Et puis...on ne sait jamais, s'il lui arrivait quelque chose, elle laisserait au moins une trace écrite de son vécu. La jeune demoiselle commença à pianoter presque frénétiquement sur le clavier.
« Cher journal,
Je n'ose plus sortir le soir depuis que nous avons apprit l'existence des vampires. Je n'ai vraiment pas envie de mourir, vidée de mon sang. Je veux mourir vieille, fripée, avec de l'arthrose moi ! »
Sulli marqua une petite pause, relisant ce qu'elle avait commencé à écrire, hocha la tête puis continua :
« Bon, c'est vrai que je ne suis pas trop du genre à sortir de toute façon. Le monde extérieur est trop dangereux pour une petite jeune fille comme moi, et le fait de savoir qu'il y a des créatures sanguinaires prêtes à me manger toute crue me conforte dans cette idée. Je n'arrive pas à croire que depuis tout ce temps ils se cachaient là parmi nous....Déjà qu'à Moonlight Valley ça n'a jamais été une ville super bling bling, maintenant c'est encore plus glauque. Tout le monde se méfie de tout le monde. Votre voisin pourrait être un des leurs, qui sait...
J'aurai préféré qu'ils restent dans l'ombre, maintenant tout le monde cède à la paranoïa, ce n'est vraiment pas vivable. Du co »
On toqua à la porte.
- « Chérie, je t'apporte un chocolat chaud. »
- « Merci Maman. »
La demoiselle prit la tasse, sourit à sa mère puis attendit que celle-ci sorte avant de recommencer à écrire.
« Du coup, je ne sors que quand le soleil est bien levé et seulement quand il le faut, parce que c'est agaçant de subir les regards méfiants de tout le monde....Les gens pensent que je suis un vampire parce que je ne sors jamais et que je suis un peu pâlichonne...je n'y peux rien si je suis agoraphobe et que je préfère restée chez moi. Au moins dans ma chambre je suis en sécurité. »
Sulli leva les yeux de son écran pour regarder par la fenêtre près de son bureau. Elle tressaillit lorsqu'elle vit passer une ombre dans la rue. S'empressant d'enregistrer ce qu'elle avait écrit, elle alla ensuite tirer le rideau et se précipita sous sa couette, sa tasse de chocolat chaud oubliée.