Témoignage de Kibum

Depuis ce jour, ma vie a totalement changé. Ce moment où l’on m’a métamorphosé en créature de la nuit, dont je n’aurais pas cru l’existence à ce moment là. Oui, je suis devenu vampire à mon grand regret. Je refusais de croire que j’étais transformé en cette chose affreuse que tout le monde craignait dans les livres fantastiques. C’était mon ancien patron qui m’avait transformé sans aucune hésitation lorsqu’on ferma son magasin de tailleur à Chicago. Cette sensation de mourir sous la torture est horrible, jamais je voudrais revivre ça une nouvelle fois. Puis d’un coup, on revit. Revivre avec une immense faim...mais pas de nourriture, de sang. Mon supérieur m’abandonna là devant le magasin, seul et complètement perdu par cette nouvelle identité.

Les jours défilaient et je restais enfermé chez moi. La moindre personne que je croisais dans la rue, je voyais leurs veines et artères tellement saillantes, comme si elles m’appelaient pour que je les transperce et les vide de ce nectar rouge, devenu ma seule alimentation. Les jeunes années d’un vampire sont les plus terribles à vivre. C’est une torture constante, surtout quand on refuse de se nourrir de sang. Heureusement, j’arrivais à contrôler, à maîtriser ses envies de tuer. De cacher sa nature est dur aussi. Quand on se blesse et que deux minutes plus tard, il n’y a plus rien, de contrôler les pensées des autres pour leur faire oublier quelque chose ou de les détendre lorsqu’on veut se nourrir.

Je pensais qu'en partant de Chicago, j’abandonnerais en même temps le fait que je sois devenu vampire, mais non. J’ai décidé de partir à Moonlight Valley, allez savoir pourquoi une petite ville de Californie. Peut être car là-bas, il y a moins de monde ? Moins de potentielles victimes pour assouvir ma soif. Et puis, je pourrais prendre l’habitude de me nourrir d’animaux, cela ferait moins d’interrogation. Malheureusement, je découvris bien vite que cette ville était bondée de vampires, comme si cette ville n'était peuplée que de ça. Heureusement, il restait encore des humains, des vrais.

J’ai pu me faire quelques amis au bout de trois-quatre ans à vivre là bas. Cependant, quelques-uns m’abandonnèrent et me craignirent quand je leur avouai être un vampire, lors de notre coming out, ce 15 Janvier 2012. J’ai vraiment eu du mal à l’avouer, car je déteste le fait que je suis un vampire. On me rejeta par peur que « j’arrive la nuit et tu nous bouffes dans notre sommeil ». Voilà l’une des phrases qu’on m’a sorties au moment où j’avais dit être un vampire. C’est désolant et déprimant.